Pour faire suite aux deux prix précédents ayant permis d’éditer un livre jeunesse « Goûte au moins » et un kit pédagogique à destination des écoles maternelles, l’idée de Ludodago est de lancer un concours d’écriture de poème sur le goût par les élèves de classes primaires. Les poèmes seront transformées en chansons par Henri Dès et l’on enregistrera un disque avec les gagnants.
Voilà l’idée. On n’imagine pas alors que des enfants ne chantent pas forcément juste, que la classe gagnante est une classe de ZEP en Lorraine (« que de la racaille à cet endroit M’dame », nous dit-on à la gare de Thionville), on n’imagine pas qu’il faudra beaucoup de travail pour les petits bouts de CE2 pour être des chanteurs, que les maîtresses peuvent grimper la montagne avec les dents, pour eux, que certains chanteront sans parler un mot de français, on n’imagine pas qu’un livre CD sortira en librairie (avec les Editions Mila), on n’imagine pas que gagner un jour, pour ces gosses, ça veut dire qu’on peut gagner demain, par le travail. Et que certains sortiront de cette expérience métamorphosés côté scolaire.
On n’imagine pas que ce sera la plus grande fierté de Ludodago, et que nous avons toujours dans notre bureau les mille et un dessins et lettres d’amour que ces enfants nous ont donnés à chaque fois qu’ils nous voyaient. On n’imagine pas au début d’une idée, qu’on pourra pleurer d’émotion à un spectacle. Et on se dit pour toujours une fois que le livre est sorti que ce métier a du sens. Et qu’il suffirait de peu pour sortir de l’échec scolaire. Et qu’il n’y a pas de « racaille » à Fameck. Juste des pauvres gosses qui ont besoin d’y croire.
MERCI LES ENFANTS !
